Corneille revient avec L’Écho des perles, l’album qui marque ses 20 ans de carrière!

Par Programmation

Nathalie Salmeron

 Bonjour à tous et surtout Bonjour à toi Corneille et bienvenue dans cette interview sur CHOQFM 105.1. Comment tu vas aujourd’hui?

Corneille

Je vais très bien et toi?

Nathalie Salmeron

Écoute moi, ça va super. Je suis très contente de t’avoir de nouveau parce que comme on s’est dit, on s’était parlé il y a deux ans pour la sortie de ton dernier album. Là, on va parler d’un album un peu spécial parce qu’ils fêtent tes vingt ans de carrière. Merci pour le coup de vieux Corneille. Parce que ça veut dire que ça fait déjà vingt ans que j’écoute de la musique. Cet album, il s’appelle L’écho des perles. C’est quoi le déclic pour sortir cet album?

Corneille

Justement , le déclic; tu viens de parler de vingt ans, donc vingt ans! Les chiffres, on sait que c’est le moment où on doit faire le bilan des choses. Et je me suis rendu compte, d’une part que quand je me suis penché sur les thématiques abordées, les choses que j’avais envie de dire, j’écris avec mon épouse Sofia et on a commencé à se demander ce qu’on voulait dire. On s’est rendu compte que ce qu’on voulait dire aujourd’hui qu’il me semblait pertinent à notre époque qui nous parlait, nous dans nos réalités, comme parents ou comme couple ou, mais aussi comme citoyen du monde. On avait déjà dit qu’on avait quasiment tout ce qui nous tenait à cœur, avait déjà été abordé et avait déjà été très bien dit sur d’autres chansons. Et on s’est rendu compte qu’on gardait une espèce de petite frustration. Une tristesse en tout cas tout au moins du fait d’avoir sur chaque album des chansons qui n’ont pas nécessairement été celles qui ont trouvé la lumière, mais auquel on était très attachés parce qu’on avait eu l’audace et le courage de dire des choses soient très intime ou aborder des sujets qui nous importent et puis d’aller vraiment au fond des choses. Mais qui pour sa part, pour des raisons hors de notre contrôle, n’avait pas été celle qui avait été mis en avant. Et donc on s’est dit moi, j’ai dit j’aurai le goût de leur donner une deuxième chance à tous ces petits trésors cachés. Et le critère de sélection, c’était vraiment les textes. Et la première chose, c’était les textes et j’ai pris mes textes préférés de mes vingt dernières années. Puis je les ai changé. Arrangement, changer les rythmiques, changer l’emballage, garder le cœur d’une chanson, les textes et la mélodie et changer.

Nathalie Salmeron

Mais justement, c’est drôle de voir que certains, certains titres n’ont pas été connu, comme disait le succès peut-être qu’ils auraient dû à l’époque et juste de les dépoussiérer. Ça leur donne une dimension un peu spéciale. Je note aussi qu’il y a des futurs in sur cet album, je compte par exemple, Youssoupha, il y a Laurence Nerbonne. Il y a également Soprano. Pourquoi justement avoir également choisi de dépoussiérer ses featuring également?

Corneille

Pour le cas d’exemples de Soprano et de Youssoupha, leurs couplets sont aussi les petits trésors cachés, c’est à dire que, Soprano, il fait un couplet immense et je me suis dit il faut plus de temps, que plus de gens l’entendent. Les entendent aussi parce que là on parle du texte. Encore une fois, ça ce sont des couplets et qui devaient faire partie de ce projet là parce que c’est réellement des devrait perdre qui qui à mon sens, ça n’avait pas assez résonné? Laurence Narbonne. Ça, c’est juste un concours de circonstances incroyable parce que j’étais déjà dans le processus de choisir les chansons, à retravailler pour cet album. Quand elle m’a écrit pour me dire je cherche des chansons d’artistes québécois que j’aime a échantillonné, pour mon prochain album et je tombe. sur cette chanson qui s’appelle notre année. Cette chanson à toi que je ne connaissais pas, il est énorme et que tu me permet d’écrire un couplet dit ça sent bien, j’étais déjà en train de de la compter parmi des chansons que je voulais reprendre. Et ça s’est fait naturellement comme ça.

Nathalie Salmeron

Est ce que tu as pu parler aussi avec, par exemple Soprano pour leur parler du projet? Et dire que voilà y allait avoir un petit dépoussiérage qui allait être fait. Et est ce que tu as vu avoir leur avis un petit peu? Quelle a été leur réaction? 

Corneille

Justement, je leur aurait demandé la permission de toute façon, parce que le principe, c’est la moindre des choses. Mais je l’ai aussi fait parce que je sais très bien que surtout dans le rap en général, mais beaucoup dans le rap, ce qu’on a écrit il y a dix ans, la manière de poser et tout ça peut très vite évoluer. Et le rap, il y a dix ans, n’est pas nécessairement ce qu’il est aujourd’hui. Mais je savais aussi que ce qu’ils avaient fait, était tellement intemporel, tellement fort que, à mon avis, ils allaient accepter. Et effectivement, c’est ce qui s’est passé. Ils m’ont dit non, c’est bon, OK tout de suite. parce que je soupçonne qu’ils étaient eux mêmes… Ils comprenaient. Ils savaient très bien là la force de ce qu’il avait fait il y a dix ans.

Nathalie Salmeron

On va revenir aussi un petit peu sur le nom de cet album. Ça s’appelle l’écho des perles. Pourquoi avoir choisi ce nom? Parce que c’était un petit peu des perles cachées ou parce que je me suis fait ma petite recherche tout seule , je me suis dit que ça pouvait être un petit peu ça É

Corneille

Oui, non, mais c’est exactement ça, parce que c’est une perle. C’est ça une perle, c’est quelque chose que garde le coquillage, dont on ne soupçonne pas la la beauté avant qu’elle soit révélée. Pourtant, tout le monde comprend et c’est la beauté d’une part, et c’est aussi quelque chose qui a une certaine pérennité. Et puis, il n’y a pas de date de péremption sur une perle. J’aimais cette idée-là d’une perle dans sa coquille qui s’ouvre. D’où le visuel de l’album d’ailleurs. Et et en même temps, je me suis rendu compte aussi que la coquille d’une part, quand tu l’ouvres, c’est un petit peu l’air d’un tourne-disque comme je suis à fon dans les vinyles ces derniers temps, C’est vrai, tout ça a été cohérent.

Nathalie Salmeron

Alors forcément, ce qui dit un album qui fete un petit peu tes vingt ans de carrière, on est un peu nostalgique. Si tu pouvais dire quelques mots au jeune Corneille qui commençait la musique, qui sortait “parce qu’on vient de loin”, tu lui dirais quoi?

Corneille

Là, je dirais que tout, tu n’as aucune idée de ce qui t’attend, mais sache que tout va se passer parfaitement.

Nathalie Salmeron

Oui, si tu devais choisir, alors je sais que c’est super dur comme question. Ce que je vais te demander. Mais si musicalement tu devais choisir, un seul et ton meilleur souvenir pendant ces vingt dernières années de carrière ce serait lequel et pourquoi il a cette place si chère dans ton cœur ce souvenir ?

Corneille

Aie aie aie, c’est une grande question, mais je répète toujours le même, en fait, qui m’a marqué, c’était un showcase que j’ai donné, je pense en 2003, dans un petit club qui à l’époque s’appelait le Puce Café. A Paris, je ne sais plus dans quel arrondissement. Et c’était quelques mois après la sortie de l’album au Québec. Donc il n’était pas encore sorti en France et la maison de disques en France avait organisé un petit showcase pour me présenter en partie aux médias, mais aussi au petit public qui a commencé à venir vers moi, à venir à moi puisque “avec classe” commençait à devenir un petit tube. En fait, c’était bien avant “avec classe” . Je pense qu’il n’y avait pas encore vraiment un single qui avait commencé à cartonner. Mais avec Internet, je commençais à avoir un petit public en France, il y avait 200-300 personnes et, je me rappellerai toujours. Il y avait entre autres, dans la première rangée, il y avait Diams, Canasa, dans le public et plein de gens. Qui voilà qui allait faire partie de mon premier public, compliqué la première heure et qui chantait chaque parole de chaque titre, de chaque chanson. Et moi, ça m’avait abasourdi parce que l’album n’était pas encore distribué en France et à l’époque, il n’avait pas encore Spotify et compagnie. Donc ce sont des gens qui se sont démerdés je ne sais comment pour avoir accès à l’album complet et les écouter assez pour chanter chacune des paroles. Et ce moment là, il m’a marqué, il a marqué, c’était un moment précieux.

Nathalie Salmeron

Comme quoi, le bouche à oreille, quand les choses sont belles, ça fonctionne tout aussi bien qu’internet en fait. Mais c’est drôle parce que tu vois dans ton premier public, tu disais qu’il y avait des personnes comme Diam’s, comme Kayna Samet. Et puis il y a pas si longtemps, c’est un peu la nouvelle génération de la pop urbaine qui reprend ta musique. Je pense notamment à Aya Nakamura. Quand tu vois justement des reprises comme ça de titres, qui datent un peu parce qu’au final, voilà, c’est des chansons qui ont fait partie de ce qui a fait la suite. Qu’est ce que ça te fait justement quand tu vois les Aya Nakamura reprendre un peu de la musique des années plus tard?

Corneille

C’est super tous forcés, c’est super touchant. C’est là qu’on prend la mesure de ce qu’on a, de ce qu’on a réalisé en fait. Et c’est là que toute l’idée de la longévité, de la durée, ce qui est ce que tout artiste recherche quelque part, c’est là que ça prend du sens.  Et c’est là qu’on parle souvent de transmission. Qu’est ce qu’on laisse derrière? Mais c’est là que c’est comme ça que ça se concrétise. Moi, ça me touche énormément.

Nathalie Salmeron

Justement, en parlant de transmission, est ce que le fait aussi de chanter principalement en français depuis toutes ces années? C’est aussi une façon à toi de de transmettre la musique, que ce soit au public québécois, au public francophone, de façon internationale aussi, depuis toutes ces années?

Corneille

Oui, oui, bien sûr, c’est tout à fait ça et, et je trouve ça en plus super intéressant. Parce qu’en fait, moi, j’ai cette carrière par accident. C’est à dire que j’ai cette carrière parce que je chante en français. Mais je chante en français parce que j’ai atterri au Québec et qu’au moment où il fallait que je fasse mon premier album, je me trouvais dans un endroit où la langue semblait très importante et où il y avait très peu d’avenues pour des gens qui chantaient en anglais et que je me suis trouvé à devoir bidouiller et me forger à mon propre style, puisque je n’avais pas beaucoup de référents non plus en Soul RnB francophone et c’est grâce à cette patte là que j’ai la place que j’ai aujourd’hui. Mais c’est mais c’est un accident. C’est à dire que je me suis retrouvé après le Rwanda, être en Angleterre ou aux États Unis, je n’aurais jamais fait cet album là qui est “parce qu’on vient de loin”, qui est celui qui explique pourquoi je suis là aujourd’hui.

Nathalie Salmeron

Un album, je pense qu’on se rappelle tous les personnes, surtout de ma génération à moi. On a grandit un petit peu musicalement avec ça. Donc oui, cet album, je me rappelle beaucoup, et je me rappelle même de la première diffusion. Moi je viens de France, et je me souviens de la première diffusion sur Skyrock. Et là, le temps s’est arrêté parce qu’on avait comme tu dis, il n’y avait pas beaucoup de de choses similaires à cette époque.Il n’y avait pas Internet pour voir s’il y avait d’autres choses similaires à l’époque en tout cas. Et ouais, le temps, c’était un petit peu arrêté à ce moment là. Donc ouais, cet album, je me rappelle très très très, très bien. C’est pour ça que je te dis merci pour le coup de vieux quand même, parce que je réalise que ça faisait déjà vingt ans et j’étais là. Ouais, en fait, je suis plus si jeune que ça avant de se quitter comme ça va ressembler à quoi le reste de ton année 2024? Est ce qu’il y a des concerts? Forcément, Ma question, elle se resserre aussi. Nous, on est à Toronto ici. Est ce qu’il y a même des concerts prévus à Toronto?

Corneille

Pourquoi pas Écoute? Je n’ai pas tout de suite pensé au concert parce que bon aujourd’hui, comme on consomme la musique à la pièce, moi j’avais envie de laisser le temps à ses chansons, de cet album, l’écho des perles de se rendre aux gens public, que le public et le temps de digérée, et est en plus bon avec l’énorme succès de que j’attendais pas du tout de cette reprise d’avec classe avec Aya Nakamura et Trinix. Je me dis que j’ai peut-être envie de faire la même chose et de faire suite à ça et de reprendre certains de mes grands succès. Les remixer avec des collaborations, de la nouvelle garde musicale française, donc, et à ce moment là, c’est ces deux choses-là que j’aimerai faire en tournée, les classiques que les gens connaissent, les perles rares qu’on vient à peine de redécouvrir et amener tout ça en tournée à ce moment là. Oui, je pense qu’il faudrait que je fasse un tour dans les villes que je n’ai pas l’habitude de visiter dans Toronto justement. Donc oui, là ça c’est très c’est très probable.

Nathalie Salmeron

Écoute. On attend ça avec impatience en tout cas merci Corneille d’avoir été avec nous aujourd’hui. C’était vraiment un très, très grand plaisir de t’avoir en compagnie. Je rappelle au passage que cet album baptisé L’écho des perles est sorti le 12 Avril dernier et qui est maintenant disponible sur toutes les plateformes de streaming. Merci Corneille.

Corneille

Merci à toi et merci à vous!

Si vous voulez écouter l’entrevue ; https://youtu.be/ms-aRKlu-nk?si=3kAVuI2Ezei3ZTtu 

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