C’est par souci de promouvoir la protection des rivières que la journée internationale d’action pour ces mêmes rivières a été instituée. Ayant pour source des manifestations en mars 1997 contre des barrages destructeurs de ces éléments de la nature au Brésil, cette journée se veut être l’occasion de rappeler les principales menaces qui pèsent sur la survie de ces dernières. Parmi celles qui ont été recensées figurent les barrages, la pollution, l’extraction du sable, les sécheresses climatiques ou encore certaines espèces prédatrices comme les poissons chats qui finissent par manger les tilapias ou encore les écrevisses.
A l’occasion de cette journée internationale qui se tiendra le 14 Mars 2023, la coopérative radiophonique de Toronto a décidé de lancer les réflexions afin d’arriver à une meilleure protection des rivières, avec notre invitée du jour : la société pour la nature et les parcs du Canada.
La protection des rivières face aux espèces envahissantes. Parmi les espèces envahissantes, il est possible de citer les plantes comme le phragmite, une sorte de roseau mais aussi le poisson-chat, une espèce prédatrice qui, en s’attaquant aux autres habitants des cours d’eau, menace la survie des rivières. Pourtant, certaines espèces, bien qu’envahissantes, comme la plante précitée, sont d’une grande utilité pour l’homme, en ce qu’elles permettent d’aider dans l’épuration des eaux usées. Comment concilier ces deux fonctions, parfois antagonistes, pour en faire un meilleur usage ? La pisciculture peut-elle être une meilleure solution à la perte de poissons dans les rivières ?
Chez la Section Vallée de l’Outaouais de la Société pour la nature et les parcs du Canada (SNAP-VO), nous travaillons à la protection de nos milieux naturels, y compris nos rivières et leurs bassins hydrographiques. Nous sommes d’avis que la meilleure façon de protéger nos espèces de poissons indigènes c’est protéger leurs habitats
contre les activités industrielles néfastes, comme l’aménagement de barrages ou encore des activités industrielles comme l’exploitation forestière ou minière dans des endroits sensibles. Nous n’avons pas d’expertise au niveau de la pisciculture dans nos rivières, mais il faut être très vigilant avec cette activité, car les poissons en culture peuvent transmettre des bactéries et maladies aux poissons de rivière et océan.
La protection des rivières face aux menaces du réchauffement climatique. Il est difficile d’envisager une protection des rivières face au réchauffement climatique car elles sont directement menacées. Les conséquences du réchauffement climatique sur les rivières sont très souvent une eau qui se réchauffe plus rapidement, menaçant la survie des espèces sensibles à la chaleur. Dans certains pays comme le Canada, le gel et le dégel des lacs perturbent certaines activités recréatrices et le cycle de reproduction des espèces d’eau douces. Le canada contient 7% des réserves d’eau douce mondiale. Quelles sont les mesures à prendre pour freiner l’impact du
changement climatique sur les rivières ?
Comme notre réponse à la première question, la solution la plus simple et la plus efficace est de limité les activités industrielles, le développement urbain et le déboisement des abords de nos cours d’eau et de nos lacs. De plus, il faut protéger nos milieux humides, car ces endroits jouent un rôle prépondérant en régularisant le débit de nos cours d’eau, donc aident à prévenir des inondations et des sécheresses tout en filtrant l’eau qui s’écoule. On peut aussi remettre en état des endroits dégradés en plantant des arbres, en renaturalisant les berges et en réduisant notre usage de l’eau.
La protection des rivières face aux pollutions. Contaminations aux pesticides ou aux produits chimiques ou encore mégots de cigarettes : la pollution des rivières liées aux activités de l’homme est de plus en plus croissante. Quelles sont les mesures mises en place par le Canada pour freiner ce phénomène ?
Nous avons des lois et règlements au Canada pour limiter les polluants et autres rejets qui se rendent éventuellement vers nos cours d’eau. L’agriculture biologique, donc sans pesticides et engrais chimiques, prend de l’ampleur au Canada et plusieurs municipalités ont une règlementation en place pour limité l’usage des pesticides à des fins cosmétiques. De plus, le Canada s’est engagé à protéger, d’ici 2030 au moins trente pourcent de nos terres et de notre eau douce. Ce sont tous des bons engagements, nous sommes d’avis qu’il faut s’assurer que la règlementation reste robuste et il faut faire de l’éducation et de la sensibilisation du public des impacts des déversements, des ordures, etc., dans nos cours d’eau.
La protection des rivières face aux menaces des barrages. Pour arriver à produire de l’hydro-électricité, les barrages sont parfois nécessaires. En construisant des barrages, on empêche les rivières de pouvoir s’écouler librement jusqu’aux océans, tout en menaçant la survie de certaines espèces animales. Comment concilier la nécessité d’aboutir à un développement des énergies non polluantes et l’impératif de préserver les rivières ?
La solution passe par un usage plus judicieux de notre énergie. Nous gaspillons beaucoup d’énergie au Canada et des centrales hydro-électriques coutent énormément aux contribuables pour leur construction et leur exploitation. Nous avons besoin d’une mixité de sources d’énergie, y compris solaire, éoliennes, pour venir combler nos besoins. Nous devons mieux bâtir nos maisons et immeubles afin de réduire l’énergie requise pour le chauffage, la climatisation, l’éclairage ce qui peut se faire avec une meilleure isolation, l’usage de fenêtres bien isolées pour capter le soleil l’hiver, etc.
Je vous remercie beaucoup pour votre temps