Ottawa, le 16 avril 2025 – Hier, pour la première fois dans l’histoire de l’Ontario, le discours du Trône a été prononcé par une lieutenante-gouverneure franco-ontarienne. L’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO) célèbre ce jalon porteur avec fierté alors que l’honorable Édith Dumont s’est adressée à l’Assemblée législative.
Ce discours s’est démarqué par une posture nouvelle et assumée sur la scène nord-américaine, où l’Ontario affirme son autonomie économique et diplomatique dans un contexte incertain marqué par les tensions avec les États-Unis. La francophonie ontarienne célèbre cette démonstration de leadership.
« Nous avons vu le visage pluriel, fier et audacieux de l’Ontario. Nous saluons le gouvernement Ford pour la vision qu’il a exposée dans ce discours, et nous rendons hommage à la portée historique du moment, par la voix de l’honorable Édith Dumont. Ce message nous rappelle que les Franco-Ontarien.ne.s ne sont pas en marge de ce projet collectif : nous en sommes une composante essentielle, une richesse, une singularité. Nous faisons partie intégrante de l’identité ontarienne.», affirme Fabien Hébert, président de l’AFO.
Penser l’équité au-delà des symboles
Le discours du Trône propose des engagements ambitieux en matière de santé, d’éducation, de développement économique et de modernisation des services. L’AFO reconnaît la portée de ces engagements, mais rappelle que l’accès équitable pour les francophones ne peut être présumé : il doit être planifié, mesuré, garanti.
Plusieurs initiatives annoncées — notamment le recours à des prestataires privés en santé, la simplification des services publics, ou encore la reconnaissance accélérée des titres de compétences — risquent de reproduire, voire d’aggraver, des barrières systémiques si elles ne tiennent pas compte des réalités linguistiques de notre province.
L’AFO accueille favorablement l’annonce sur le libre-échange interprovincial et la reconnaissance des titres de compétence, qui pourrait faciliter l’arrivée de professionnels francophones en Ontario. Toutefois, elle souligne l’importance d’intégrer des balises linguistiques claires, afin que ces mesures contribuent réellement à combler la pénurie de main-d’œuvre bilingue, sans compromettre la qualité des services offerts en français.
« Nous serons extrêmement vigilants. Le virage vers les soins délégués à des acteurs privés ne doit pas se faire au détriment de l’accès équitable pour les francophones. L’AFO suivra de près la mise en œuvre pour s’assurer que notre communauté puisse recevoir des soins de qualité, dans sa langue, partout en Ontario », souligne M. Hébert.
La francophonie, partenaire d’un Ontario fort, pluriel et uni
À travers ce discours, l’AFO voit une occasion réelle de bâtir un Ontario plus uni, plus cohérent avec sa diversité. L’AFO est prête à co-construire des solutions durables avec le gouvernement, dans un esprit de collaboration sincère et stratégique.
Parmi les priorités immédiates :
– Assurer l’accès équitable aux soins de santé et de santé mentale en français, à travers la province ;
– Soutenir le développement de l’Université de Sudbury comme levier d’ancrage pour le Nord, ainsi que pour le développement de l’économie et de la main-d’œuvre dans la région ;
– Mettre en place une stratégie de main-d’œuvre bilingue dans les secteurs clés ;
– Renforcer le parcours d’intégration des personnes immigrantes francophones.
« La francophonie n’est pas un enjeu secondaire : elle constitue un moteur d’innovation, de développement régional et de cohésion sociale. Loin d’être en marge du projet ontarien, elle en est la preuve vivante de sa diversité et de sa force. » conclut Fabien Hébert
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