Toronto, la plus grande ville du Canada, est confrontée à des problèmes de circulation de plus en plus préoccupants. Les embouteillages incessants affectent non seulement la qualité de vie des résidents, mais ont également des répercussions économiques significatives. Selon un récent rapport du personnel présenté au comité des infrastructures et de l’environnement le 9 avril 2025 (Ville de Toronto, sources CP24), la construction est identifiée comme le principal facteur contribuant à cette congestion.
L’impact de la construction sur la circulation
Le rapport souligne que Toronto est la ville la plus active en matière de construction en Amérique du Nord. À l’été 2024, jusqu’à 24 % des routes ont été temporairement fermées en raison de travaux, doublant ainsi les temps de déplacement. Cette situation est exacerbée par une croissance démographique rapide et une augmentation de 26 % des immatriculations de véhicules depuis 2014, tandis que le réseau routier de 5 600 kilomètres n’a pas été étendu depuis des décennies.
Initiatives pour améliorer la gestion du trafic
Pour remédier à ces défis, la ville a proposé plusieurs mesures :
- Utilisation de technologies avancées : mise en place de systèmes de priorité aux feux pour les véhicules de transport en commun afin de réduire les temps d’attente aux intersections. Depuis les années 1990, cette technologie a été installée à 420 intersections, avec 50 autres prévues d’ici la fin de l’année.
- Augmentation du nombre d’agents de circulation : actuellement, 22 agents sont en service, avec 45 autres en formation, visant un total de 100 agents d’ici fin 2025. Ces agents seront déployés sur 16 corridors urbains très fréquentés pour améliorer la fluidité du trafic.
- Renforcement des sanctions pour infractions routières : la mairesse Olivia Chow a exprimé sa frustration face aux infractions telles que le “blocking the box”, où des véhicules bloquent les intersections. Les amendes pour cette infraction ont été récemment augmentées à 450 $ à la plupart des intersections.
Débats autour des pistes cyclables
Parallèlement, des débats ont émergé concernant la suppression de certaines pistes cyclables. Le Premier ministre de l’Ontario, Doug Ford, a proposé de retirer trois pistes cyclables majeures à Toronto, suscitant une vive opposition de la part des cyclistes, des responsables municipaux et des défenseurs de la mobilité durable. Les critiques affirment que cette initiative, estimée à 48 millions de dollars, pourrait aggraver la congestion et compromettre la sécurité des cyclistes (sources The Guardian).
Un document gouvernemental divulgué a révélé que la suppression des pistes cyclables pourrait en réalité empirer les embouteillages, contredisant l’affirmation selon laquelle elles contribuent aux problèmes de circulation. Ce document suggère que les pistes cyclables facilitent la circulation en réduisant le nombre de véhicules sur la route (source The Guardian).
Travaux sur le Gardiner Expressway
Le Gardiner Expressway, une artère majeure de Toronto, fait l’objet de travaux de réparation importants. La mairesse Olivia Chow a reconnu que ces travaux entraîneront une congestion supplémentaire, mais les considère comme essentiels pour la sécurité. Ces réparations s’inscrivent dans le cadre du “Gardiner Expressway Strategic Rehabilitation Plan”, visant à réhabiliter cette infrastructure vieillissante.
Fermetures temporaires des transports en commun
En plus des défis liés à la circulation automobile, des fermetures temporaires de sections du métro compliquent davantage les déplacements. Par exemple, une portion de la ligne 2 du TTC sera fermée le week-end du 12 et 13 avril pour des travaux de maintenance, avec des bus de remplacement mis en place pour les usagers.
Perspectives futures
Malgré les défis actuels, des projets d’infrastructure, tels que le Eglinton Crosstown LRT, pourraient offrir des solutions à long terme pour améliorer la mobilité urbaine. Bien que l’ouverture de cette ligne de transport en commun ait été retardée à plusieurs reprises, les responsables espèrent une mise en service d’ici septembre 2025 (source CP24).
En conclusion, la congestion routière à Toronto est le résultat d’une combinaison de facteurs, notamment la prolifération des chantiers de construction, la croissance démographique et l’augmentation du nombre de véhicules. Les autorités municipales et provinciales explorent diverses stratégies pour atténuer ces problèmes, mais des efforts concertés et des investissements continus seront nécessaires pour parvenir à une solution durable.
Si vous circulez régulièrement en voiture dans la Ville Reine, il faudra encore prendre son mal en patience pour un moment…